Les fugueurs sont des mineurs qui ont quitté le domicile parental, l’institution ou la famille d’accueil dans laquelle ils vivaient. La fugue peut prendre des formes très diverses : quitter son domicile, quitter une institution, s’enfuir pour une journée, fuguer à l’étranger, etc. Ce comportement peut aussi être induit par différents motifs : conflits familiaux, dépression, problèmes scolaires, etc.

Qu’est-ce qu’un fugueur ?

La fugue peut prendre diverses formes et trouver son origine dans différents motifs ou causes. Certains jeunes se disputent avec leurs parents et, dans un accès de colère, claquent la porte du domicile familial. Mais la violence physique ou sexuelle peut aussi constituer un motif de fugue. En cas d’escalade soudaine des querelles, il est souvent possible de rétablir les relations et la communication au sein de la famille après une brève coupure. Parfois, la problématique et la rupture familiale sont très profondes. Des problèmes personnels, des questions d’identité, des questions sur le sens de la vie peuvent être à l’origine de la fugue.

Généralement, la fugue correspond à une situation de crise. Elle peut provoquer chez le jeune un sentiment d’angoisse, de solitude et d’incertitude. Le jeune peut avoir recours à de dangereuses stratégies de survie. Plus l’absence du jeune se prolonge, plus le risque de décrochage (par exemple scolaire) augmente. L’absentéisme scolaire peut également être une première étape vers la fugue. Dans un premier temps, les parents sont confrontés à un sentiment d’inquiétude, mais dès que l’enfant est retrouvé, le sentiment prédominant est celui de l’incertitude quant à leur méthode d’éducation.

La fugue peut toutefois avoir un impact positif. Par son comportement, le jeune émet un signal fort au sujet de sa situation, d’une situation intenable à la maison ou dans l’institution qui l’accueille, et à laquelle il ne peut se résigner passivement. La situation de crise occasionnée par la fugue peut constituer le point de départ pour aborder des problèmes plus profonds.

Child Focus traite en moyenne un millier de dossiers de fugues par an. Ces chiffres diffèrent bien sûr légèrement d’année en année et évoluent au fil du temps. Notre rapport annuel présente des données récentes et des chiffres relatifs aux fugues.

Child focus a réalisé une étude sur le profil et le vécu des fugueurs en Belgique. Les résultats de cette étude fournissent des informations sur le profil des fugueurs, leur motivation et leur vécu, leurs expériences pendant la période de fugue,  ainsi que leurs contacts, expériences et attentes vis-à-vis des services d’aide. Une série de conseils sur la politique à mener sont par ailleurs formulés. Téléchargez l’étude Fuguer : … pour fuir quoi ?

Mon enfant a fugué : que faire ?

Lorsque vous découvrez que votre enfant a fugué, vous êtes confronté à toute une série d’émotions : inquiétude, angoisse, incompréhension, sentiment d’impuissance, impression d’avoir perdu toute autorité, etc.

Vous pouvez entreprendre les actions suivantes avec votre famille proche :

  • Tentez de joindre votre fils/fille par GSM, e-mail, Facebook, etc.
  • Vérifiez s’il/elle s’est rendu(e) à ses activités habituelles (école, club de sport, rendez-vous avec des amis, etc.)
  • Contactez les personnes chez qui votre fils/fille pourrait s’être réfugié(e). Allez voir dans les endroits où les jeunes ont l’habitude de se retrouver.

Si ces premières recherches ne donnent aucun résultat, n’hésitez pas : contactez les services de police de votre quartier pour signaler la disparition. La police mettra tout en œuvre pour retrouver votre enfant sain et sauf. Vous pouvez également signaler la disparition à Child Focus au numéro gratuit 116000. Un conseiller vous apportera son aide et son soutien pendant cette crise. Ne perdez pas courage, tout sera mis en œuvre pour retrouver votre enfant. La plupart des fugueurs sont retrouvés sains et saufs dans les huit jours (plus de la moitié au bout d’un ou deux jours seulement) ou reviennent de leur propre initiative.

Quel est le rôle de la police ?
  • Elle recueille des informations auprès des parents : description de l’enfant, vêtements qu’il porte, photos, lieux où il pourrait se réfugier, etc.
  • Elle transmet le signalement aux différents services de police.
  • Elle vérifie si le jeune n’est pas à l’hôpital ou dans un bureau de police.
  • Elle mène une enquête de voisinage.
  • Elle organise les recherches.
  • Elle informe le Procureur du Roi de la disparition.

Comment réagir au retour de votre enfant ?

Préparez-vous au retour de votre enfant à la maison et soyez prêt à avoir une conversation avec lui. C’est très important. Quel message a-t-il voulu vous faire passer en fuguant ? Réfléchissez ensemble à des solutions et expliquez à votre enfant à quel point sa fugue vous a affecté. Divers services d’aide sociale existent, tant pour les parents que pour les fugueurs. N’hésitez pas à prendre contact avec :

  • Un service d’aide en milieu ouvert (AMO)
  • Un service d’aide à la jeunesse (SAJ)
  • Un centre de guidance

Envie de fuguer ?

Avant de t’enfuir de chez toi ou de ton institution, réfléchis bien et demande-toi si c’est vraiment la meilleure solution. Ce n’est sans doute pas facile, mais tu pourrais peut-être d’abord en discuter avec tes parents ou tes éducateurs. Explique-leur pourquoi tu veux fuguer et pourquoi la situation est devenue insupportable.

Où puis-je trouver de l’aide ?

Essaie de rendre la situation supportable afin que chacun, toi y compris, se sente bien. Toutes les personnes de ta famille ou de ton groupe doivent coopérer. Tu peux éventuellement trouver une personne de confiance qui jouera un rôle de médiateur si la communication entre tes parents (ou éducateurs) et toi est difficile.

Si rien ne fonctionne et si tu n’en peux vraiment plus, tu dois trouver une autre solution. Tu peux par exemple parler, de façon anonyme, avec un collaborateur de Child Focus par téléphone, chat ou e-mail (link button).

Quel que soit ton âge, tu peux aussi t’adresser à un Service d’aide à la jeunesse (SAJ). Un conseiller t’aidera à trouver éventuellement une solution d’accueil (provisoire) et une solution à plus long terme

Que peut-il ariver si tu fugues?

Heureusement, la majorité des fugueurs sont retrouvés sains et saufs en moins d’une semaine (plus de la moitié après un ou deux jours) ou reviennent d’eux-mêmes. Cependant, tes parents (ou ton tuteur) n’attendront pas ton retour les bras croisés. En effet, tu pourrais courir des risques dans la rue (agression, drogue, etc.) ou te mettre en danger pour survivre (vols, prostitution, etc.). Et puis, si tu ne leur as pas dit que tu voulais partir, ils pourraient aussi imaginer le pire : un enlèvement. Bref, ils seront très inquiets et feront tout pour te retrouver. Ils appelleront très probablement la police et/ou Child Focus.

Fuguer, est-ce punissable?

De 1900 jusqu’à 1935 la fugue était assimilée à du « vagabondage » et le jeune risquait une peine de prison ! De nos jours, fuguer n’est plus punissable, mais jusqu’à que tu aies dix-huit ans, ce sont tes parents, ton (tes) tuteur(s) légal (légaux) ou le juge de la jeunesse qui décide(nt) de l’endroit où tu dois vivre. Sans leur autorisation, tu ne peux pas aller habiter ailleurs tant que tu es mineur. Tu seras donc activement recherché.

Par conséquent, même si tu t’es réfugié chez quelqu’unen  qui tu fais confiance, le mieux est de le dire à tes parents, à un service d’aide (comme Child Focus) ou à la police. Tu pourras ainsi éviter des malentendus désagréables.

Si tu décides de fuguer d’une institution, sache que la police mais aussi tes parents et probablement le conseiller du service de l’aide à la jeunesse ou le juge de la jeunesse en seront informés. Ta situation sera réexaminée, ce qui peut avoir plusieurs conséquences